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Place du multimédia dans les services d’information documentaire en Afrique (bibliothèques, centres de documentation)

jeudi 14 juin 2012, par Simon Florentin Adjatan

Avec l’essor des nouvelles technologies, les habitudes de recherches ont changé de façon conséquente depuis les années 1990. Le célèbre Minitel, après avoir côtoyé pendant un temps le non moins célèbre CD-ROM a disparu pour céder sa place à l’Internet. Il faut noter que le livre, tout en gardant sa forme connue, s’est tout de même réadapté au nouvel environnement en prenant la forme de livre électronique. Tous ces changements ayant impacté le monde de la lecture en général, l’on est en droit de se demander quelle serait la place du multimédia dans les services documentaires, au sein notamment de l’aire africaine ?

Le mot multimédia, en tant qu’adjectif, qualifie ce qui utilise ou concerne plusieurs médias. En tant que nom, c’est l’intégration sur un même support de sons, textes et images éventuellement animées ; Il peut être également vu comme un ensemble de documents dont un ou plusieurs composants sont de nature audiovisuelle, dont les différents éléments ou supports, quelle qu’en soit la nature, ne peuvent être dissociés par la commercialisation, et qui ont une parité d’importance entre eux. Leur consultation nécessitant au moins un appareil de lecture. C’est aussi un produit éditorial qui intègre sur un seul support électronique, un seul site ou lors d’une seule consultation, du son, du texte, des images fixes ou animées, destinés à être consultés de manière simultanée et interactive.

Cela dit, il est clair que les services d’information documentaire de manière générale, ne peuvent ignorer l’existence du multimédia, voire composer avec lui. L’information disponible de nos jours l’est de façon plus abondante via le multimédia. Les services d’information documentaire en Afrique ne se démarqueront pas de façon trop sensible de cette nouvelle tendance, ou si c’est le cas, cela serait prioritairement dû aux ressources financières et parfois humaines (il faut des compétences professionnelles pour gérer le multimédia et des compétences d’utilisateur pour y accéder).

En renfort aux contenus publiés dans les livres, la technologie a développé de nouveaux supports alliant plusieurs techniques (images, textes, sons, animation, 3D). Ces nouveaux contenus de type multimédia viennent renforcer le pouvoir du livre tout en véhiculant des informations supplémentaires et plus facilement perceptibles par le public. Cela a rendu le multimédia populaire au point de l’imposer aux bibliothèques. Le pouvoir du multimédia est en proportion avec son coût, car il nécessite de l’investissement pour l’acquisition des lecteurs (périphériques de sortie / entrée, ordinateurs, abonnement et redevance internet) ainsi que des supports (CD-ROM, DVD, CD, bandes, abonnement aux éditions numériques payantes, etc).

Pendant longtemps, la mémoire africaine a été réduite à sa plus simple expression à travers l’oralité et la mémoire des vieillards. Certes, de grandes civilisations comme l’Egypte ont écrit l’histoire différemment avec les hiéroglyphes. Tombouctou s’est aussi illustrée grâce au contact avec la civilisation arabe. Mais depuis, avec les nouveaux systèmes éducatifs, le nouvel essor des peuples, beaucoup de choses ont été faites dont l’instruction des africains et leur accès à l’écriture et à la lecture. Pour accompagner ce mouvement, des bibliothèques et des centres de documentation ont été créés et ont connu un développement fulgurant. Ainsi avons-nous des bibliothèques de tout genre, équipées selon leurs moyens.

S’il est vrai que le multimédia a un coût nettement plus élevé, il doit cependant être exploré dans nos pays africains afin de faire profiter de la richesse de son contenu à nos utilisateurs.
Il faut le signaler, les bibliothèques africaines n’ont pas toutes les mêmes chances. Certaines bénéficient d’un prestige bien connu parce qu’étant issue de pays à revenu moyen comme les plus grandes d’Alexandrie, de Pretoria ou de Gaborone. Elles font partie de la minorité. Pour la grande majorité, le problème reste entier. Dans des pays où au moins 70% de la population sont analphabètes, le multimédia bien pensé pourrait être un moyen d’attraction de la population vers les bibliothèques. Rien qu’avec l’utilisation de l’Internet, l’on peut avoir accès à l’équivalent en contenus d’une bibliothèque de grande taille. Les textes encyclopédiques, les dictionnaires, les vidéos, l’audio, les images, voila les contenus très riches auquel l’on peut avoir accès en un clic.

Certaines bibliothèques ont réussi le pari, d’offrir de plus en plus de ressources multimédia aux populations. Elles devraient être encouragées par les pouvoirs publics, par les structures de productions de ces médias afin que se réduise la fracture numérique.
En définitive, le multimédia a un présent hésitant dans les services d’information documentaire en Afrique, connaitra un avenir radieux, et devrait être source d’une production locale volumineuse susceptible de combler les nombreux besoins existants.

Référence :

- « Multimedia » In Larousse [En ligne]. Adresse URL : http://www.larousse.com/en/dictionaries/french/multimedia (date : 12, mai, 2012).
- « Multimedia » In Dictionnaire SensAgent [En ligne]. Adresse URL : http://dictionnaire.sensagent.com/multim%C3%A9dia/fr-fr/ (date:12, mai, 2012).

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